Daniel Brunel : “Un confort” (archive été 2010)
A l’image de Lisandro Lopez, de nombreux sportifs mâchent des chewing-gums pendant l’effort. Une pratique très étonnante. Les réponses de Daniel Brunel, dentiste à la clinique du sport de Lyon-Gerland.
Ça paraît aberrant de faire du sport avec un chewing-gum, non ?
Daniel Brunel : Oui, c’est vrai. Le risque majeur, c’est de l’avaler. Après un choc sur le cou ou le plexus pendant un duel aérien par exemple. Si on l’avale par l’œsophage, ça va. Mais dans un choc violent et rapide, il peut passer par les voies respiratoires. On se trompe de trou en fait.
Que faire alors ?
Comme quand on avale de travers : il faut retourner le joueur, le prendre par les pieds, la tête en bas, et lui taper violemment dans le haut du dos.
Mâcher un chewing-gum en jouant au foot a aussi d’autres inconvénients ?
Oui, ça trouble la respiration car vous ne pouvez pas effectuer d’inspiration à 100 % et développer à fond votre cage thoracique. Quand vous mâchez, vous respirez par bribes. Du coup, pendant l’action, vous pouvez manquer un peu d’oxygène.
D’autres inconvénients encore ?
Mâcher un chewing-gum augmente également légèrement les pulsations cardiaques. Ça créé une mini-déficience. Par ailleurs, le fait de devoir caler la gomme dans un coin de sa bouche quand on doit effectuer un effort violent, ça réclame un centième de seconde qui peut être utile à ce moment précis.
Mais ça doit aussi pomper pas mal de salive ?
Oui. Mais mâcher, ça fait saliver également. Un chewing-gum peut permettre d’éviter une bouche complètement sèche. Mais ça dépend aussi de ce que fait le mâcheur : s’il garde le même chewing-gum 90 minutes, s’il le change à la mi-temps, s’il en prend trois ...
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