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OL : Et si on arrêtait de parler de l’arbitrage ?

Après un nouveau coup d’arrêt en terres champenoises vendredi dernier (1-1), les joueurs et certains supporters lyonnais n’en démordent pas : l’OL a encore une fois subi les lois d’un arbitrage partisan, les privant ainsi de prendre la tête d’un championnat à l’issue toujours plus incertaine. Outre le carton jaune lunaire adressé à Memphis Depay (et enlever a posteriori du match) pour une « simulation » fantasmée du joueur néerlandais, Lucas Paquetá aurait effectivement pu bénéficier d’un penalty, à la suite d’un accrochage sanctionnable dans la surface rémoise. Que nenni pour Jérôme Brisard, encore lui, qui refusa d’aller consulter la VAR.

L’arbitrage français est ce qu’il est. Parfois abusif, il a certainement pu faire défaut à l’OL au cours de la saison actuelle. A chaque match à sa portée, l’OL commet néanmoins l’erreur récurrente de rester à portée de fusil du moindre errement arbitral. En là réside sans doute le principal problème de Lyon cette saison : crier au scandale arbitral après avoir galéré contre des adversaires lowcost comme Reims, Brest, ou Metz. Une question, la vraie, se pose alors : et si l’OL était tout simplement surcoté ?

L’inconstance, ennemi numéro 1 d’un prétendant au titre

Même si 3 petits points séparent actuellement l’OL du leader lillois, le titre honorifique de « champion d’automne » obtenu avant la trêve semble loin. Effectivement, l’équipe de Rudi Garcia offre depuis la reprise des performances plutôt moyennes et fragilise des certitudes de jeu dûment acquises en 2020. Dès lors, les démons du passé ont tendance à refaire surface : un OL à réaction, rarement proactif, qui choisit ses matchs et dont les meilleurs joueurs ne sont pas forcément à la hauteur des attentes placées en eux (oui Houssem, on parle de toi).

Des latéraux parfois léthargiques

Les matchs aboutis de l’Olympique lyonnais se comptent sur les doigts d’une main en cette seconde partie de saison. Les arrières latéraux lyonnais peuvent en être tenus responsables. Au moins partiellement. Dans la tête de Rudi Garcia, Mattia De Sciglio à gauche et Léo Dubois à droite sont vraisemblablement les deux préposées aux couloirs, sorte de titulaires indéboulonnables par défaut. Or, c’est peu de le dire, l’Italien et le Français n’offrent pas des récitals à chacune de leur prestation, bien au contraire.

Malgré un état d’esprit certes batailleur et un travail défensif plus ou moins rigoureux, l’apport offensif de ces derniers coûtera peut-être à l’OL, sur l’ensemble de la saison, le titre hexagonal. Si l’apport offensif du premier est quasi nul, les centres systématiquement ratés du second à Reims lors du dernier match de championnat symbolisent à eux seuls leurs travers. La punchline fait mal, mais fait sens : en Ligue 1, il n’y a objectivement presque rien de pire qu’un centre de Léo Dubois. Même si, évidemment et parce qu’un vrai supporter doit toujours éviter de perdre la mémoire quand ça l’arrange, personne ne doit oublier que c’est aussi son but contre Bordeaux à la dernière seconde qui permet encore à l’OL de croire au titre aujourd’hui !

De son côté, Garcia bricole et remplace régulièrement De Sciglio par Maxwel Cornet, beaucoup plus mobile et explosif. L’ivoirien est d’ailleurs à l’origine de l’égalisation salvatrice de Kadewere le week-end dernier, après s’être arraché pour récupérer un ballon dans les pieds rémois dans le temps additionnel. En cela, Maxwel Cornet, véritable couteau suisse de l’OL, mériterait sans doute plus à l’heure actuelle que de simples bouts de match.

Aouar les pieds sur terre

Au rayon de l’inconstance, Houssem Aouar répond malheureusement lui aussi présent cette saison. Parfois génial, souvent transparent, il peine à assumer son statut de pièce maîtresse de l’entrejeu lyonnais. Excepté son excellente entrée contre Rennes récompensée par l’inscription du seul but du match, Houssem Aouar déçoit. Pire, il agace : sa tendance à disparaître au cours d’un match tend à se multiplier ces derniers temps. Pour sa défense, quelques pépins physiques rencontrés cette année sont à noter, tout comme sa positivité au virus Covid-19.

Toutefois, son rendement sportif à l’OL fait écho au principal problème lyonnais actuel : les milieux ne sont pas décisifs, bien que monstrueux à la récupération. Si le trio d’attaquant ne marque pas, il est dur de compter sur les copains situés un cran en dessous pour convertir les occasions en buts inscrits. Si Memphis Depay ne décroche pas, les Lyonnais ne parviennent pas à casser les lignes face à des blocs bas regroupés. Les milieux lyonnais ont du mal à cadrer une frappe, si ce n’est le traditionnel enroulé « plats du pied » ras de terre -autrement dit, une passe au gardien- d’Aouar. Paqueta, Caqueret (bientôt titulaire ?) et Mendes se sont également frottés à l’exercice face à Reims, sans succès.

En 2021, les milieux créatifs ne répondent pas présent si ce n’est les transmissions éclaires et géniales de Lucas Paquetá, qui a montré de très belles choses et dont on attend encore plus l’année prochaine niveau statistique. La nécessité pour lui est de trouver le « dernier geste » qui le fera définitivement changer de dimension au sein de sa nouvelle famille olympienne. S’il continue sur ce rythme, Houssem Aouar pourrait quant à lui également tenir un degré de responsabilité élevé dans la perte éventuelle du titre cette année. Car oui, il faut être exigeant avec les supposés meilleurs joueurs de l’effectif. Son parcours exceptionnel lors du Final 8 ne s’est pas converti sur le long terme, même si toute l’Europe semble toujours vouloir s’attacher ses services l’été prochain.

L’OL face à ses choix et à ses limites

La communauté lyonnaise est tombée des nues à l’écoute de l’interview post match de Léo Dubois contre Reims, lequel affirmait au micro de Canal + que « l’objectif était de retrouver la Ligue des champions ». Outre le reflexe communicationnel visant à minimiser les aspirations de l’OL après pareille contre-performance, Léo Dubois a peut-être raison, au fond : ce n’est peut-être pas par manque d’ambition que l’OL ne vise pas le titre. Peut-être que Lyon n’en n’a tout simplement pas les moyens sportifs.

L’interrogation Slimani

Plutôt à son aise en Coupe de France, Islam Slimani ne connaît pas le même destin en Ligue 1. Mal à l’aise dans le couloir de l’attaque lyonnaise lors de ses apparitions, le remplaçant de Moussa Dembele déçoit. Plutôt intéressant en pivot, l’algérien peine à être décisif et apporter ce petit plus qui permettrait à l’OL de grappiller de précieux points dans la course au titre. A tel point que sa venue est incompréhensible à ce jour : offrir un poste de « supersub » à un attaquant de 33 ans en manque de temps de jeu et sans rythme depuis un an dans un sprint final relève de l’impensable. L’Algérien jouit d’une côte de popularité usurpée, même si son comportement est bon. Au moment ou il faut planter, ses rares tentatives partent dans les nuages. Dommage. Le remplacement raté de Moussa Dembele fait mal : les « frissons » offensifs venant du banc tiennent donc entre les pieds d’un gamin de 17 ans, Rayan Cherki, à qui on ne peut décemment pas demander de renverser le sort des rencontres mal engagées.

Kadewere et Toko-Ekambi en surrégime

Malgré une saison très convaincante des deux compères de Memphis Depay sur le flanc de l’attaque (la « KTM » culmine à plus de dix pions chacun en championnat, le premier trio offensif européen à atteindre ce total cette année), Tino Kadewere et Karl Toko-Ekambi connaissent un petit coup de mou. Face à des équipes regroupées défensivement et, pour le dire plus trivialement, qui posent le bus derrière, il est compliqué de faire des différences pour ces joueurs d’espace. Un constat vérifié une nouvelle fois face à Reims, même si la lumière est paradoxalement venue de la tête rageuse de l’entrant Kadewere, qui vit cependant des jours un peu plus compliqués ces dernières semaines entre Rhône et Saône. Le Zimbabwéen et le Camerounais semblent au max de leur capacité. Ainsi, l’absence d’un vrai 9 dans l’effectif de Rudi Garcia pourrait apporter des regrets à l’heure du sprint final.

Quoi qu’il en soit, qui aurait prédit que l’OL jouerait des coudes avec le PSG et se trouverait à égalité parfaite de l’ogre qatari à 9 journées de la fin du championnat ? Pas grand monde. Aucun club du top 4 -promis à la lutte finale- ne survole le championnat et c’est pour cette raison que Lyon, en sursis, n’est toujours pas décroché de la course au trône. En dépit des derniers résultats en dent de scie pour Lyon, Paris est quant à lui hallucinant d’irrégularité avec une énième défaite surprise contre le FC Nantes, tandis que Lille a enchaîné un troisième match nul sur les cinq derniers matchs de championnat. Désolé, mais la « hype lilloise » ne prend pas chez nous : très discipliné défensivement, Lille est loin de jouer un football extraordinaire. Preuve en est, sa capacité effarante à flinguer l’indice UEFA français dès que les Nordistes se pointent sur les gazons européens.

En cela, la belle histoire est possible. Le titre n’est pas trop haut pour Lyon, surtout à la vue du parcours très irrégulier des autres prétendants au titre. Encore faut-il que l’OL décide à refaire ce qu’il faisait très bien en première partie de saison : jouer au football. Si la dynamique actuelle ne milite pas forcément en sa faveur, les confrontations directes à venir arbitreront quasi définitivement le classement final. Lors de la phase aller, l’OL a gagné contre Paris et Monaco et est allé chercher le point du match nul à Lille, en infériorité numérique. Les motifs d’espoir existent. Pourvu qu’un énième litige arbitral ne vienne pas court-circuiter le rêve éveillé de l’OL.

Crédit photo : Damien LG

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