
Pour cette 26ème journée de Ligue 1, Marseillais et Lyonnais ont rendez-vous au Stade Orange Vélodrome dimanche soir pour ce qui représente l’une des plus belles affiches de notre championnat. L’OL fera face à un OM malade, toujours dans l’attente de l’arrivée de son nouvel entraîneur Jorge Sampaoli. En plus d’une crise de résultats (2 victoires lors des 10 derniers matchs de L1), les Phocéens ont dû faire avec la démission tragi-comique de leur entraîneur André Villas-Boas, furieux de l’arrivée non désirée du milieu de terrain Olivier Ntcham, lors du dernier jour du mercato hivernal.
Ce départ fait également suite à la spectaculaire action coup de poing menée par les supporters marseillais fin janvier, qui n’avaient pas hésité à envahir la Commanderie (centre d’entraînement de l’OM) pour signifier à Jacques-Henri Eyraud qu’il était plus que temps de libérer sa place de président du club olympien. C’est dans ce contexte qu’a été rendue publique une sortie médiatique de l’un des leaders des South Winners (l’un des principaux groupes de supporters marseillais) : « On veut un vrai patron comme on en a eu par le passé avec Bernard Tapie […] Malheureusement, je vais dire quelque chose qui va déplaire à beaucoup de monde : Aulas est un vrai patron, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il est bon sur tous les niveaux avec son club ». Planète Lyon profite de l’occasion pour vous énumérer toutes les forces lyonnaises dont les Marseillais aimeraient tant disposer.
Le président Aulas
« Il sait faire ce qu’il faut dans le football, c’est-à-dire : “Je suis le patron parce que je paye et je garde une distance de pouvoir à ceux que j’ai choisis mais en leur disant des règles simples : “vous avez le droit d’être le patron tant que vous gagnez”. Et s’il y en avait encore deux de plus (des présidents comme lui, ndlr), le championnat de France n’aurait pas la gueule qu’il a aujourd’hui. Bravo Jean-Michel. Je t’aime. » A l’heure de préparer l’émission “Aulas comme jamais”, le journaliste de RMC Sport Mohamed Bouhafsi ne s’y est pas trompé : appeler Tapie, malgré son état de santé fragile, s’apparentait à une évidence, tant JMA semble lié à celui qu’il considère comme son mentor.
Retour en mars 1987. Bernard Tapie, néo-président de l’OM, est invité à discuter avec un certain nombre de journalistes. Le Progrès saisit l’occasion pour sonder Tapie sur l’OL, qui végète alors en deuxième division depuis 4 ans déjà. La réponse du président marseillais est limpide : « J’y pense souvent. Il faut que je réussisse à pousser Jean-Michel Aulas à la tête du club. Il est très fort. Il pourrait faire des choses formidables. » Dès le lendemain, un certain Olivier Blanc, alors journaliste au sein du quotidien régional, n’hésite pas à rebondir sur cette déclaration en rédigeant un papier avec un titre simple et clair : “Tapie pense à l’OL”. Dès le lendemain, l’ancien directeur de la com de l’OL, se met en quête du jeune entrepreneur, et c’est alors que JMA entre en scène, également dans les colonnes du Progrès : « Si on me le propose, pourquoi pas ? ».
Si certains peuvent voir là un heureux hasard, il faut tout de même savoir que Bernard Tapie a en réalité cette idée en tête depuis un certain temps. Invité quelques semaines plus tôt pour l’inauguration des locaux de la Financière de Lyon, l’ancien Ministre de la Ville militait déjà pour Aulas lorsque le maire Francisque Collomb (maire de 76 à 89, aucun lien avec Gérard) lui demandait s’il comptait prendre les rênes de l’OL un jour : « Ma venue est inutile Monsieur le Maire. Une ville comme Lyon possède des industriels capables d’assumer cette tâche ». Malgré la résistance de Charles Mighirian, président alors en poste qui compte quitter l’OL mais qui refuse qu’on lui dicte le timing de son départ, Aulas devient finalement président de l’Olympique lyonnais le 15 juin 1987. Pour lui, il est alors indispensable de s’inspirer d’un modèle pour porter Lyon à une place conforme à son statut de grande métropole française.
Celui proposé par son homologue marseillais semble être bâti pour le succès. En effet, l’OM va connaître un véritable âge d’or sous l’ère Tapie : avec quatre titres de champions de France consécutifs, quatre finales de Coupe de France (une seule remportée en 89) et deux finales de C1 (dont celle gagnée en 93), l’OM fait figure de mastodonte hexagonal et européen. « Je suis un enfant de Marseille, j’ai grandi avec l’OM de Bernard Tapie. » n’hésitait pas à déclarer Aulas après une rencontre face à l’OM en 2019. Et il faut bien reconnaître que l’influence de l’ancien député européen se voit comme le nez au milieu de la figure.

« Il me fait penser à Bernard Tapie. Les deux fonctionnent un peu pareil. Ils sont prêts à mordre dès que l’on s’attaque à leur club. Et quand il faut se servir des médias pour faire passer des messages aux joueurs, à l’entraîneur ou aux adversaires, ils ne se débrouillent pas trop mal l’un et l’autre…Deux boss qui avancent également comme des bulldozers. Forcément, parfois ça fait des dégâts. Mais en interne, généralement ils sont adorés car tout le monde est convaincu de leur amour du club. Ce sont aussi deux gros malicieux qui ont compris beaucoup de choses avant beaucoup de monde. Et cette avance, ils savent s’en servir. » Lorsque France Football lui demandait de comparer les deux hommes, José Anigo était sans équivoque : il y a du Tapie chez Aulas. Actuellement empêtrés dans un “Champion’s Project” qui n’avance pas, il n’est donc pas étonnant de voir les supporters marseillais réclamer un président “à la Aulas”. En plus d’être un entrepreneur local (soulignons d’ailleurs que Tapie est né à Paris, comme Eyraud), il leur rappelle une période glorieuse qu’ils aiment tant évoquer lorsqu’ils débattent football avec les supporters des principaux clubs rivaux français (“A jamais les premiers !”)…
La propriété exclusive du stade
Au moment de rénover l’Orange Vélodrome en 2013, Marseille choisit d’opter pour un partenariat public-privé (PPP). Si ce choix de confier la gestion de l’enceinte à l’opérateur privé Arema était censé alléger le coût des travaux pour le club, la ville de Marseille est quant à elle contrainte de mettre la main à la poche pour la rénovation du stade municipal. De plus, il est prévu dans les contrats que la municipalité verse un loyer à Arema pour l’entretien et le maintien aux normes de l’enceinte jusqu’en 2045 (!). Le contribuable marseillais a légitimement de quoi s’inquiéter.
Non propriétaire de son stade donc, l’OM ne sort pas vraiment gagnant de ce deal non plus : pour pouvoir jouer au sein de l’Orange Vélodrome, les Marseillais s’acquittent d’un loyer oscillant entre 6 et 9 millions d’euros annuels. Depuis 2018, le club olympien a récupéré l’exploitation commerciale du stade, après d’âpres négociations. La société Arema n’est aujourd’hui plus que responsable de l’aspect technique et de la gestion du stade marseillais. Concernant la propriété du foncier, malgré le changement de majorité à Marseille aux dernières municipales, le stade appartient toujours à la Ville, même si elle semble beaucoup moins réfractaire à l’idée de le vendre à son club phare. « Si l’OM est acheteur, vendons-lui le stade. Tous les grands clubs européens ont besoin de leur outil de travail pour se développer. Plutôt que de dépenser des millions d’euros par an pour le contribuable marseillais, nous aurions tous intérêt à vendre le stade à l’Olympique de Marseille » rappelait le conseilleur municipal Benoît Payan en juillet 2020, lors d’une délibération portant sur la prolongation de la convention triennale liant la Ville à l’OM. Pour ne pas se compliquer autant la vie, Jean-Michel Aulas a lui de son côté très rapidement tranché : l’OL sera propriétaire exclusif de son nouveau stade, et ce choix permettra au club de changer de dimension.
« Avec cette nouvelle infrastructure, nous avons l’ambition de générer de 70 à 100 millions d’euros de revenus supplémentaires par an, dans un horizon de trois à cinq ans », lançait Harry Moyal, directeur général business et stratégie d’OL Groupe, au moment du premier match disputé au Groupama Stadium. Si la construction de ce stade aura nécessité 450 millions d’euros (soit 4 années de chiffres d’affaires pour l’OL à l’époque) issus uniquement de fonds privés, les dirigeants lyonnais sont alors persuadés de suivre un modèle ayant fait ses preuves ailleurs : « C’est bien pour cela que le club s’est lancé dans l’aventure. Quand on a commencé à y réfléchir, au début des années 2000, on était champion de France, on jouait tous les matches à guichets fermés et nous étions contraints par la capacité de Gerland » (37 000 places). La nouvelle enceinte de 59 000 sièges va surtout permettre à l’OL d’accroître le nombre de loges et salons VIP – à forte contribution financière : de 1 600 places à Gerland à près de 6 000 à Décines, presque quatre fois plus. L’offre de sièges grand public va aussi être augmentée de 50%, gage d’une augmentation de la billetterie… si les performances sportives suivent. » exposait Harry Moyal, toujours à la même époque. En plus de la présence des supporters pour les matchs de l’OL, JMA compte bien rentabiliser au maximum son enceinte avec l’organisation d’autres rencontres sportives (le rugby notamment), mais également des concerts (Coldplay ou Céline Dion se sont déjà produits à Décines par exemple). Et à chaque fois, c’est jackpot : une fois que les clubs ou les musiciens ont engrangé les revenus leur étant dus, toutes les recettes excédentaires sont versés directement sur le compte en banque de l’Olympique lyonnais. Pour le plus grand bonheur de Jean-Michel Aulas.
En effet, dès la saison 2017/2018, l’OL annonce une forte augmentation de ses bénéfices, avec une hausse de 70% des recettes tirées de l’évènementiel. Pour lui, le pari est déjà gagné : « Le PPP peut apparaître comme une solution plus facile mais il coûte très cher au final car les taux de financement sont élevés. Et à l’arrivée, c’est le citoyen qui paie. Ce n’est pas le cas pour le Parc OL. J’ai réinvesti tout ce que j’avais gagné au cours d’une vie entrepreneuriale riche parce que je pense que ce qui fera avancer la France, c’est de créer des champions français. Le Parc OL en est un en termes de services associés, de sécurité, d’innovation technologique et d’organisation d’expériences culturelles artistiques et sportives. Des choses difficiles à mettre en œuvre dans un stade en PPP où les décisions sont éparpillées et ne permettent pas d’être efficaces. Il existe des lobbies qui favorisent le PPP au financement privé et qui coûtent très cher aux citoyens. J’espère que cela va changer. » Nul doute que les supporters marseillais, qui gèrent par ailleurs la billetterie des virages de l’Orange Vélodrome, rêveraient de voir leur club enfin propriétaire exclusif de l’enceinte.
Rudi Garcia
« Il a sous-estimé le contexte local. Il n’avait pas de relation avec les supporters, c’est une erreur car si la direction tend à minimiser leur rôle, ils gardent un poids malgré tout. Il s’est dit que les résultats le feraient aimer des virages, l’histoire lui aura donné tort. Preuve qu’il a appris de ses erreurs, l’un de ses premiers actes à Lyon fut de rencontrer les supporters rhodaniens, tout sauf anodin. ». Pour expliquer le désamour persistant (même depuis son départ) des supporters marseillais à l’égard de celui qui les a tout de même emmenés en finale de l’Europa League en 2018 (défaite 0-3 contre l’Atlético Madrid au Groupama Stadium), le journaliste de La Provence Fabrice Lamperti pointe la relation que Rudi Garcia a construite avec eux. Pour certains d’ailleurs, même les bons résultats n’étaient en réalité qu’un trompe-l’œil : le natif de Nemours n’a pas connu le podium avec Marseille (5ème, 4ème et 5ème) et son OM proposait un fond de jeu proche du néant. Si vous ajoutez à cela une mauvaise gestion de joueurs adorés par les supporters (Luiz Gustavo), des mercatos ratés (Strootman, Radonjic, Ćaleta-Car…) et une communication pour le moins distante, tous les ingrédients étaient réunies pour que l’aventure marseillaise de Garcia se termine en eau de boudin.
La communication, c’est également ce que lui ont immédiatement reproché les suiveurs de l’OL, lorsque le club a officialisé son arrivée en octobre 2020, en remplacement du Brésilien Sylvinho. « De l’espoir Laurent Blanc, nous passons à la (très) mauvaise blague Rudi Garcia, un entraîneur qui a certes une expérience indéniable, mais aussi un entraîneur trop fortement limité avec une incapacité à transcender ses équipes, un perpétuel soit disant victime, adepte de la théorie du complot, un entraîneur qui trouve toujours une excuse et qui a surtout bafoué, craché, manqué grandement de respect à l’institution de l’Olympique lyonnais durant tout son passage du côté de notre rival olympien. Il est tout bonnement inenvisageable pour un amoureux de l’OL d’accueillir un tel personnage ». Choix revendiqué de Juninho, l’annonce de l’arrivée d’un entraîneur ne s’étant pas gêné pour critiquer l’OL ne passe pas auprès des supporters et certains le font savoir en signant immédiatement une pétition contre sa venue à Lyon. Tout à fait dans son rôle de coach d’un club rival, l’ancien entraîneur du LOSC n’avait par exemple pas hésité à ironiser en conférence de presse sur les soi-disant avantages arbitraux dont disposaient les Lyonnais. A une époque où la VAR n’existait pas, Garcia avait notamment sorti la sulfateuse à l’encontre de son homologue Bruno Génésio : « C’est sûr que lui, il ne peut pas s’en plaindre de l’arbitrage. Et puis, quand il regarde les matchs, qu’il les regarde entièrement. Le deuxième but de Salzbourg est entaché d’un hors-jeu et il y a un penalty flagrant à la fin du temps réglementaire et donc ce corner n’existerait pas. Il devrait bénir le fait qu’il n’y ait toujours pas l’assistance vidéo, sinon il serait quatrième, décroché. » Sur Twitter, le président Aulas avait bien signalé combien cette prise à partie du natif de Nemours lui déplaisait : « Garcia une vraie pleureuse, il passe son temps à se plaindre de l’arbitrage et à prendre ses adversaires de haut. Il a pris la grosse tête, imbuvable. » Le président rhodanien mettra finalement de l’eau dans son vin lorsque son directeur sportif lui signifiera que son choix définitif se porte sur Garcia pour remplacer son compatriote Sylvinho.
« J’ai choisi Rudi Garcia, car c’est un combattant qui a comme nous l’ambition de gagner des titres et de réussir sur la scène européenne. C’est un entraîneur expérimenté qui a déjà remporté des trophées. Lors de mes différents entretiens, j’ai eu une véritable connexion football avec lui. Nous parlons le même langage en termes de tactique et de jeu. Il prône un football technique et offensif dans la tradition du jeu lyonnais et cela va répondre aux attentes de nos supporters. Partout où il est passé, il a eu des performances très au-dessus de la moyenne et il a toujours su tirer le maximum des effectifs qu’il avait à sa disposition. » Au moment de présenter son nouvel entraîneur, Juninho semble sûr de son choix et les résultats ne vont pas tarder à lui donner tort. Alors que l’OL occupe la 14ème place à son arrivée, le club remonte à la 7ème place à 10 journées de la fin. La crise pandémique va malheureusement entraîner un arrêt prématuré et définitif de la saison, laissant l’OL à “la place du con” (la première à laquelle on ne dispute aucune coupe d’Europe la saison suivante).
Déçu de cette décision, Garcia remobilise ses troupes pour le Final 8 de l’été 2020 et ses joueurs vont se transcender pour atteindre les demi-finales, performance unanimement saluée dans les médias. Dans la foulée de cette épopée, les Lyonnais reprennent la Ligue 1 avec la ferme attention de jouer les premiers rôles, encore plus avec seulement un match à jouer par semaine. Aux intentions se combinent les résultats puisque les Lyonnais terminent les matchs aller de la saison 2020-2021 champions d’automne (40 points) et une seule défaite au compteur. Pourtant, il reste d’irréductibles anti-Garcia du côté des supporters rhodaniens : « On a 43 points, on est 3e, c’est cool, mais est-ce qu’on doit se palucher là-dessus ? On va nous dire qu’on est des enfants gâtés, mais on ne sait pas de quoi va être fait la fin de saison. Si on reste à ce niveau-là, ça restera une saison correcte, mais pas plus. Je ne crois pas que la rédemption soit possible pour Rudi Garcia. Si on gagne le titre, ça sera un exploit retentissant, mais ça sera : “Merci pour tout Rudi et bonne chance pour la suite.” » tranchait Charly, supporter interrogé par le magazine So Foot fin janvier. Ce n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que cette saison 2020-2021 se soit déroulée sans public…
Quoi qu’il en soit, personne n’a oublié que les Marseillais avaient observé l’arrivée de Garcia à l’OL sourires en coin, l’imaginant vivre une aventure au moins aussi sinueuse que celle vécue sur la Cannebière. Aujourd’hui, ce sont les Lyonnais qui rigolent tant son départ de n’a pas réglé les problèmes structurels du club phocéen.
Le centre de formation
Il y a six ans à peine, l’Olympique de Marseille pointait à une triste 23ème place du classement des centres de formation établi annuellement par la FFF. A cette époque, l’OM entretient alors de mauvais rapports avec les clubs de la région, et les talents de la région PACA préfèrent fuir l’environnement marseillais pour signer dans des clubs moins huppés, mais plus stables. Drôle de paradoxe pour une ville qui aime se présenter comme le deuxième bassin de population derrière Paris, et qui est donc censée regorger de talents en devenir. Sous l’égide du président Eyraud, les relations avec les voisins vont s’apaiser puisque le décideur marseillais signe pas moins de 21 partenariats avec des clubs de la région. En échange de formations gratuites dispensées aux éducateurs amateurs et l’organisation par l’OM de tournois régionaux, les clubs partenaires sont priés de signaler leurs meilleures pépites. De plus, six millions d’euros ont été injectés pour créer l’OM Campus, permettant aux minots de l’OM de bénéficier de parfaites conditions d’entraînement. Avec tous ces efforts, le club phocéen est remonté aujourd’hui la 13ème place du classement des centres de formations.
A l’OL, personne n’est dupe et il semble assez évident que les Marseillais se sont inspirés du modèle lyonnais, référence en la matière. « On verra dans cinq ou dix ans, souriait Olivier Mas, suiveur du centre de formation de l’OL, dans Le Parisien en octobre 2020. Mais Lyon reste la référence. D’ailleurs, Marseille a débauché d’anciens formateurs lyonnais… ». Mas fait évidemment référence à Maxence Flachez, ancien entraîneur des jeunes Gones et aujourd’hui adjoint de la réserve à l’OM. « Ils observent et reproduisent les bonnes pratiques des autres clubs. Mais on le fait aussi ! » soulignait de son côté Jean-François Vulliez, directeur de l’Academy de l’OL.
Sa stratégie de formation, Jean-Michel Aulas l’affine depuis plus de 20 ans. A partir de l’époque où José Broissart a dirigé le centre (fin des années 90), l’OL a méthodiquement quadrillé la région Auvergne Rhône-Alpes : le club dispose aujourd’hui d’une douzaine de recruteurs régionaux chargés de signaler la présence d’un futur crack. Ainsi, très peu sont les jeunes du coin à passer outre le radar lyonnais, malgré la présence des Stéphanois à 50 km. « On privilégie clairement les jeunes de la région, même après 16 ans, confiait Gérard Bonneau, responsable de la cellule de recrutement des jeunes à l’OL, au site de 20 minutes. On essaie de tisser notre toile un peu partout avec plusieurs dizaines de clubs partenaires. » Et en plus d’aller chercher les meilleurs talents du coin, Lyon s’est taillé la réputation d’un club qui donne sa chance aux jeunes. Forcément, le challenge est beaucoup plus intéressant lorsqu’on sait qu’il peut déboucher sur quelque chose de concret. « L’OM parle de Lopez, de Di Méco… Mais Di Méco, ça commence à dater ! » s’emportait le père d’un jeune marseillais, qui a préféré pousser son fils à intégrer le centre de formation de l’AS Monaco. De son côté, l’OL continue de sortir très régulièrement des pépites en devenir, la dernière fournée étant notamment composée de Caqueret, Bard et Cherki.
Généralement très chauvins, il y a fort à parier que les supporters marseillais seraient beaucoup plus patients avec plus de joueurs du cru présents en équipe première. En effet, il serait beaucoup moins aisé de traiter un minot de mercenaire.
Crédit photo : Damien LG
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