
Mardi après-midi, Jean-Michel Aulas a accueilli nos confrères de l’Équipe dans son bureau et il leur a accordé un long entretien, paru ce jour. Planète Lyon vous livre les meilleurs moments de cette interview pendant laquelle le président rhodanien ne mâche pas ses mots. Extraits.
Sur le déplacement à Marseille de dimanche
« On a été sollicités par le préfet de police qui nous demande, bien que le match soit à huis clos, de ne pas venir avec notre car, sous prétexte que l’OM est dans une phase de relations tendues avec son public. Ce qui prouve que lorsque la Ligue ne prend pas les mesures qu’il faut prendre au moment où il faudrait les prendre, cela génère, derrière, des réactions dignes d’un état de non-droit. Cela me pose à la fois un problème en termes de liberté, mais aussi de superstition. Quand je ne vais pas au match avec mon car, ce n’est pas pareil. Et c’est une défaite pour les valeurs du foot. »
Sur les chances de l’OL d’être champion de France
« Je reste raisonnable, parce que je ne vois pas comment le PSG pourrait perdre, vu sa puissance financière. On a à Lille un fonds vautour (Merlyn Partners, spécialiste du rachat de dettes), un PSG avec un Qatar surpuissant, et un Monaco dirigé par des investisseurs russes avec une fiscalité et des charges qui n’ont rien à voir avec les nôtres. Alors je me dis que ce serait quand même un drôle de pied de nez, en étant franco-français et entrepreneur local, d’arriver à battre ces grosses puissances. »
Sur la disparition de Gérard Houllier
« Chaque jour, quand il y a des décisions à prendre sur le plan sportif, pour les garçons et les filles, ma première réaction est de me dire : “Je vais demander à Gérard…” (Ému.) C’est dur. Il faut se réorganiser, faire front, et se dire qu’on va essayer de prendre les décisions en se souvenant de son analyse. »
Sur les capacités de l’OL a résisté financièrement à la crise sanitaire
« On a perdu 40 M€ l’an passé, on vient de perdre 50 M€ au premier semestre : ce sont des pertes, si notre modèle économique n’était pas résilient, qui auraient pu nous mettre sur la paille. Notre modèle peut nous aider à traverser la crise, sous réserve qu’elle ne dure pas trop. Il ne faut pas donner de leçons, et dire que quoiqu’il arrive on sera toujours là, parce que si la crise durait trois ans, ce modèle passerait aussi à la trappe. »
Sur le recours de l’OL suite à l’arrêt de la saison 2019-2020
« Oui, il a été maintenu, et contre la Ligue, et contre l’État. Soit c’est l’État, soit c’est la Ligue qui a dit d’arrêter. Comme le Conseil d’État a dit que c’est la Ligue, on va demander des comptes à la Ligue. Et si la Ligue nous dit que c’est l’État, on se retournera. Parce que personne, de bonne foi, ne peut prétendre que nous n’avons pas été lésés. »
Sur la soi-disant candidature de l’OL pour accueillir de nouveau des supporters dans son stade
« Sur ce plan-là, je voudrais clarifier : on n’a pas proposé de faire revenir le public à Lyon avant tout le monde. On s’est interrogés, parce qu’on est propriétaire de nos structures, et qu’on veut retisser le lien social, sur le protocole à développer pour que les gens puissent revenir. Comment accéder au stade, comment répartir les spectateurs, les sélectionner, quels seraient les risques ? Il faut faire les études statistiques et scientifiques pour le savoir. »
Sur le moment où il quittera l’OL
« Non, je n’ai pas envie d’arrêter. Le moment serait mal choisi : il faut que la pandémie se termine, on a des investissements lourds en cours, et je ne veux pas sortir dans des conditions qui menacent l’identité du club. Mais il faut préparer la suite. »
Crédit photo : Damien LG
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