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Nice-OL : au fait, comment vont les AigLyon ?

L’OL se déplace à Nice lors de cette 16ème journée. Pour trois joueurs azuréens, ce match face aux Lyonnais aura une saveur forcément particulière : deux ont été formés à Lyon (Gouiri et Maolida) et un appartient toujours au club rhodanien (Reine-Adelaïde). Planète Lyon profite de l’occasion pour prendre des nouvelles des trois anciens Gones, qui viennent tout juste de changer d’entraîneur.

Jeff Reine-Adelaïde, la montée en puissance

« Je ne vois pas forcément mon avenir proche à Lyon. Ma progression est arrêtée depuis un moment et il faut qu’on trouve une solution. J’ai besoin d’avancer. » Cette sortie, les dirigeants lyonnais ne l’avaient pas vu venir. Après une première année marquée par une grave blessure au genou en décembre 2019 puis arrêtée en mars 2020 pour cause de pandémie mondiale, personne ne s’attendait à voir Jeff Reine-Adelaïde (22 ans) profiter d’un rassemblement avec les Espoirs, en septembre 2020, pour se plaindre publiquement de sa situation en club. L’information n’est d’ailleurs pas du tout passée du côté de l’OL, et le président Aulas a profité du mois de mercato qu’il restait alors pour trouver un point de chute au joueur formé au RC Lens. Alors que le Stade Rennais et son nouveau directeur sportif Florian Maurice se montrent très insistants, l’OL préfère céder son milieu de terrain à l’OGC Nice sous la forme d’un prêt avec option d’achat (25 millions d’euros). Trajectoire surprenante pour un joueur qui avait laissé entrevoir de très belles choses lors des matchs précédant sa blessure (23 matchs disputés et 2 buts avec l’OL).

« C’est en grande partie dû à cette blessure. Il aurait dû être un peu plus patient. Il est arrivé à Lyon, ce n’était pas le meilleur contexte. Après, il y a la connexion avec un coach, avec les autres, la pression que l’on peut avoir dans certains clubs… Je l’avais mis en garde contre ça. Il avait besoin d’encore un peu de temps pour remplir son sac, être armé comme il faut pour répondre à toutes ces exigences du haut niveau. Il avait répondu qu’il était d’accord… » analysait l’entraîneur d’Angers Stéphane Moulin lorsque Ouest-France lui demandait ce qu’il pensait des velléités de départ exprimées par son ex-poulain. 

De leur côté, les Niçois ont tout à fait conscience d’avoir réalisé un joli coup tout en ayant rendu service à l’OL : « Vous savez, quand il y a une transaction, généralement, elle satisfait les deux clubs. L’OL a peut-être pris l’option de réduire sa masse salariale et nous sommes ravis de l’accueillir. C’est du win-win. » se félicitait Jean-Pierre Rivière sur le site officiel des Aiglons. Et s’il compte bien en faire un titulaire, Patrick Vieira (entraîneur remercié depuis, ndlr) ne souhaite pas pour autant précipiter les choses, car il est au fait du temps nécessaire pour se remettre définitivement d’une rupture du ligament croisé. Remplaçant tout le mois d’octobre, JRA est finalement titularisé pour la première fois le 1er novembre, à Angers, club où il a explosé (3-0 pour Nice). Depuis, malgré les prestations très décevantes des Rouge et Noir en championnat et en Europa League, Adelaïde enchaîne les titularisations et les sensations reviennent. « J’ai un coach qui compte sur moi et qui tente de me faire progresser. J’essaie de retrouver du rythme. Je me sens épanoui, et maintenant c’est à moi de le montrer sur le terrain » confiait le natif de Champigny-sur-Marne, avec au passage un tacle dissimulé à Rudi Garcia. Évidemment, l’entraîneur dont il parle est Patrick Vieira et ce dernier a été limogé depuis. Reine-Adelaïde devra donc gagner la confiance d’Adrian Ursea (adjoint de Vieira, promu entraîneur principal jusqu’à la fin de saison) et contribuer au regain de forme des Aiglons, pour que ce prêt soit considéré comme un réussite pour tout le monde. Avant un retour par la grande porte à l’OL ?

Amine Gouiri, l’émancipation tant attendue

Le départ d’Amine Gouiri (20 ans) lors du dernier mercato estival a réveillé un vieux traumatisme chez certains supporters : le syndrome “Anthony Martial”. Nous sommes en 2013, et Lyon a un besoin urgent de liquidités. Plutôt que de laisser éclore celui qui est annoncé comme un futur crack, les dirigeants des Gones préfèrent céder Martial à l’AS Monaco contre 5 petits millions d’euros et des bonus à la revente. Deux ans plus tard, l’international français est revendu 10 fois plus cher à Manchester United et la quinzaine de millions touchés par l’OL dans le cadre de cette transaction vers l’Angleterre sont loin de contenter les fans lyonnais de l’attaquant. En effet, ils auraient préféré admirer Martial avec le maillot de l’OL sur les épaules dans un premier temps, et surtout, ils auraient voulu que leur club bénéficie directement de l’offre stratosphérique qui est arrivée du Royaume-Uni deux ans plus tard…

Avec Gouiri, cette vieille plaie a été ravivée. Annoncé comme le nouveau Benzema depuis plusieurs années, les supporters de l’OL attendaient avec impatience le jour où ils allaient pouvoir s’exalter devant le talent du phénomène. L’événement aurait dû se produire bien plus tôt, mais une vilaine rupture des ligaments croisés du genou gauche est venue tout gâcher à l’été 2018. Souhaitant lui montrer qu’ils croyaient toujours beaucoup en lui, les dirigeants lyonnais avaient alors prolongé son contrat d’une année, dès la longue durée de son indisponibilité confirmée. Son retour à l’entraînement au printemps 2019 avait suscité une certaine effervescence, notamment du côté de Bruno Genesio qui tenait Gouiri en haute estime. Finalement, le départ de l’actuel entraîneur du Beijing Guoan va entériner définitivement les chances du Berjallien de s’imposer un jour dans son club de cœur. « Je pense que pour un jeune de Lyon, c’est plus dur de percer maintenant. Ils ont un effectif énorme. L’an dernier, j’avais lu dans L’Équipe que Moussa Dembélé était le joueur le plus utilisé en Europe, et je ne jouais pas. Même avant Garcia, il fallait qu’il y ait un blessé ou un suspendu, ce n’était pas par rapport au mérite de la semaine. Je n’ai pas de regrets, car j’ai tout donné » confiait-il à l’Équipe en novembre 2020, avec un brin d’amertume.

Même si Lyon aurait préféré le prêter cette saison avant d’éventuellement lui laisser sa chance l’année prochaine, Amine Gouiri préfère se laisser tenter par l’ambitieux projet de l’OGCN, club réputé pour ne pas laisser les jeunes talents au placard. Cette confiance accordée par Vieira après laquelle il courait tant, Gouiri ne va pas mettre longtemps à lui rendre. Dès son premier match avec le Gym, le joueur formé à l’OL signe un doublé dont une merveille de frappe en lucarne. Utilisé sur le flanc gauche d’une attaque à trois, le petit protégé de Nabil Fekir est très vite devenu incontournable à Nice : depuis le début de saison, il a joué 19 matchs pour 8 buts et 3 passes décisives. Alors qu’il performe dans une équipe en difficultés, on peut s’attendre à d’autres grosses performances de “Mini-Benzema” (son surnom chez les jeunes du FC Isle d’Abeau) lorsque Nice ira mieux. Elles devraient ensuite le conduire vers des clubs de niveau supérieur, au grand dam des supporters lyonnais. Ils n’auront alors plus qu’à croiser les doigts pour que les dirigeants niçois ne cherchent pas à le remplacer par Rayan Cherki… 

Myziane Maolida, retard à l’allumage

Tous les chemins mènent décidément à Anthony Martial. Myziane Maolida (21 ans) dispose d’au moins trois points communs avec l’attaquant mancunien : ils ont le même agent, sont techniquement au-dessus de la moyenne et dégagent une certaine nonchalance. « C’est vrai que les entraîneurs l’engueulaient souvent à cause de sa nonchalance. Quand on le regarde jouer, on a ce sentiment qu’il ne fait pas les efforts qu’il faut, mais ce n’est pas forcément vrai, c’est son attitude qui laisse croire cela. » se remémorait pour So Foot son ex-coéquipier chez les jeunes de l’Athletic Club de Boulogne-Billancourt (ACBB), Ludovic Rocha. Lancé par Genesio en 2017, Maolida a disputé 22 matchs sous le maillot lyonnais, dont 5 titularisations (3 buts). Malgré quelques géniales inspirations, le Groupama Stadium ne va pas lui pardonner une action manquée de mars 2018 : l’OL affronte le CSKA Moscou et les Lyonnais espèrent bien continuer l’aventure, afin de disputer la première finale européenne de leur histoire, match qui se déroulera dans leur stade. Alors que les Gones sont malmenés par les Russes, Genesio sort ses dernières cartouches pour tenter d’arracher l’égalisation. Myziane dispose finalement de cette occasion qui peut faire basculer le destin d’un joueur, mais aussi de tout un club : malheureusement, sa reprise part dans les tribunes, l’OL est éliminé (2-3) et Maolida copieusement conspué.

L’été suivant, l’OL n’insiste pas pour le conserver lorsqu’une offre de Nice arrive sur la table : contre 10 millions d’euros hors bonus, le natif de Paris rejoint un Patrick Vieira qui croit beaucoup en son potentiel. « C’est quelqu’un qui aime percuter, qui aime aller vers l’avant. On va lui laisser le temps. Il est encore jeune, il doit encore apprendre. Mon objectif est de le faire grandir » professait le champion du monde 98, au moment de présenter sa nouvelle recrue. Autre preuve que le club du Gym croit dur comme fer en Maolida ? Les dirigeants niçois lui font signer une clause sous seing-privé d’un montant de 100 millions d’euros !

Pourtant, les débuts du joueur formé à l’OL sur la Côte d’Azur sont plus que poussifs. Malgré quelques prouesses techniques, l’ailier doit attendre la 15ème journée de la saison 2018-2019 pour débloquer son compteur avec l’OGCN. Ce manque d’efficacité, les supporters niçois le lui reprochent régulièrement depuis deux ans. « C’est surtout pour moi que je travaille, ce n’est pas par rapport aux critiques. Moi je me concentre sur le travail que je fais à l’entraînement. J’ai eu une période compliquée mais je travaille pour progresser » rappelait-il sur le site du magazine le Figaro après ce premier but. Malgré tout, son maigre bilan (3 buts en 43 matchs) a déjà fait réfléchir son club sur la suite à donner à leur collaboration. Si une offre était arrivée lors du dernier mercato estival, les dirigeants niçois auraient certainement laissé partir Myziane. Comme aucun prétendant ne s’est manifesté, Maolida a dû se remettre au travail afin de tenter de gratter une place dans le onze niçois. La tâche s’annonce ardue pour l’ancien lyonnais : l’entraîneur qui l’avait fait venir et qui voulait le faire progresser a été limogé. A Maolida de convaincre son successeur.

Crédit photo : Damien LG.
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