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Analyse

Docteur Rudi, Mister Garcia (Épisode 4 – Ses résultats et épilogue)

Planète Lyon revient en quatre courts épisodes sur l’histoire d’amour entre Rudi Garcia et l’OL qui n’aura jamais vraiment commencé…

“La prolongation de Rudi Garcia ? C’est un sujet qu’on a souvent abordé. J’ai dit qu’on ne prendra pas position d’ici la fin de la saison. On se réunira au 31 décembre. J’espère qu’on sera premier à cette époque-là, pour pouvoir envisager les choses de manière différente, mais ceci étant pour le moment ce n’est pas d’actualité. Rudi le sait, j’en parle souvent avec lui, et il est d’accord avec moi pour démontrer sur le terrain et par les performances de l’équipe si on doit envisager quelque chose (sa prolongation, ndlr). Mais en tout cas, ça n’a pas été envisagé. Des bruits sur une non-prolongation ? Vous avez souvent des bons bruits…”. Jean-Michel Aulas, le mardi 10 novembre.

S’il était entendu que l’option Garcia avait constitué un choix par défaut au moment de prendre la succession de Sylvinho en octobre 2019, personne ne s’attendait à entendre Jean-Michel Aulas, sur les ondes de RMC, paraître sceller si tôt l’avenir de son entraîneur. Comme pour l’ensemble de son staff, le contrat de Rudi Garcia arrivera à son terme à l’issue de cette saison 2020-2021. Alors que l’OL vit sa première saison sans coupe d’Europe depuis 23 ans, la plupart des supporters lyonnais sont partisans d’un grand ménage au sein de l’équipe technique des Gones, en commençant par ce coach qu’ils n’ont jamais adopté. Ce désamour des supporters résiste-il à l’analyse approfondie du bilan provisoire de Garcia sur le banc lyonnais ?

EPISODE 4 : SES RESULTATS ET EPILOGUE

Un final 8 historique

Si la candidature de Rudi Garcia avait retenu l’attention du board lyonnais au moment de chercher un successeur à Sylvinho, c’est avant tout pour sa capacité à obtenir des résultats. Champion de France en 2012 avec Lille, deux fois dauphin de la Juventus avec l’AS Roma en Série A (2014 et 2015) et finaliste de l’Europa League avec l’OM (2018) : partout où il est passé, le natif de Nemours a fait vivre à ses supporters de grands moments. L’été 2020, et le si particulier Final 8 imaginé par l’UEFA pour terminer une C1 en stand-by depuis le début de la pandémie de la Covid-19, a été le moment choisi par Garcia pour faire vibrer ceux de l’OL.

Vu comme le petit poucet de ce Final 8, tout le monde imagine l’OL se faire rapidement éliminer de ce tableau rassemblant le gratin européen. Si Lyon avait dominé la Juventus juste avant la pause pandémique lors du huitième de finale aller (1-0) en février, le scénario du match retour, 5 mois plus tard, est craint, même par les plus optimistes : Cristiano Ronaldo va prendre les choses en mains et les Gones vont pouvoir reprendre leurs vacances écourtées. Si le Portugais a bien inscrit un doublé, un penalty de Memphis Depay en début de match (score final : 1-2) permet aux Gones de poursuivre l’aventure, direction Lisbonne, et d’entamer ainsi les matchs à élimination directe. 

Dès les quarts de finale, c’est l’ogre Manchester City qui croise la route des joueurs de Garcia. Alors que beaucoup d’observateurs imaginent logiquement l’enfer aux Gones, c’est bien l’OL qui assomme le champion d’Angleterre en titre (3-1), avec en prime un vrai coup tactique réussi par Rudi Garcia. « On savait qu’il pouvait concocter quelque chose pour nous poser des problèmes. Mais je pense qu’on a gagné la bataille tactique. Quand ils sont passés à quatre, on est aussi passés à quatre. Quand on avait du mal avec De Bruyne, on est repassés sur un schéma hybride. Ça nous a bien réussi. » jubilait celui qui permettait à l’OL de se hisser en demi-finale de Ligue des Champions, pour la deuxième fois de son histoire.

Alors que de l’autre côté du tableau, le PSG se coltine des adversaires moins coriaces sur le papier (Dortmund, Atalanta et Leipzig), l’OL doit maintenant faire face au Bayern Munich en demi, comme il y a 10 ans. Le club bavarois  vient modestement d’étriller le Barça de Messi (8-2) au tour précédent. Si tous les rêves sont permis après avoir sorti la Juve et City, l’OL va malheureusement subir la loi du futur vainqueur (3-0), même si tout laisse à penser que le destin des Gones aurait pu basculer si Depay et Toko-Ekambi avaient converti trois occasions en or en début de match.

Avec un parcours pareil, Rudi Garcia s’est fait une place dans la glorieuse histoire de l’OL. Mais d’autres éléments de son mandat lyonnais le rendent beaucoup plus vulnérable à 6 mois de la fin de son contrat.

La première non-qualification européenne depuis 1997

« C’est une équipe qui a des résultats. Je pense même qu’ils auraient été en Champions League si le championnat ne s’était pas arrêté. Avec nous ». Avant d’affronter Lille lors de la 9ème journée de L1 (1-1), Rudi Garcia en était persuadé : l’absence de l’OL de toute compétition européenne pour la première fois depuis 1997 était simplement due à l’arrêt prématuré du championnat. Pourtant, à 10 journées de la fin, les voyants étaient loin d’être tous au vert pour l’OL. Relégués à 10 points de la 3ème place occupée par le Stade Rennais, les joueurs de Rudi Garcia étaient loin de réaliser une campagne de matchs retour placée sous le signe de la remontada : 4 victoires, 2 nuls et 3 défaites. A un point de la 5ème place, les Lyonnais auraient certainement dû plutôt regarder du côté de l’Europa League si la fin de saison avait eu lieu. 

Même si les supporters lyonnais ont apprécié voir leur président se démener contre vents et marées pour obtenir tous les moyens une qualification européenne pour son club, en parallèle beaucoup se sont simplement résignés, estimant que l’OL était tout simplement à sa place, en tout cas au regard des 28 premiers matchs disputés par leur club préféré. 

Épilogue

Pour éviter que ce type de résignation s’installe de manière durable, du changement semblait encore récemment inévitable à l’issue de la saison en cours. Mais Rudi Garcia est un battant et fera tout pour rester au club. La seule issue pour que l’entraîneur gagne définitivement ses lettres de noblesse auprès des fans de l’OL, et de tous ses dirigeants, est qu’il ait des résultats, évidemment, tout en proposant du jeu. Sur ce sujet, il est incontestable que les récentes prestations abouties de l’OL en termes de mouvements, de variété de jeu, de qualité de passes et de buts, donnent du plaisir aux supporters de l’OL et renforcent la confiance des joueurs.

Retrouvez aussi : Episode 3 – Son apport en tant qu’entraîneur Episode 2 – Sa relation avec son staff et l’équipe dirigeante Episode 1 – Sa relation avec Lyon et les supporters Crédit photo : Damien LG Pour commander le nouveau numéro de Planète Lyon, ça se passe ici. Pour s’abonner à Planète Lyon, ça se passe ici. Pour commander les anciens numéros de Planète Lyon, ça se passe ici.

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