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Analyse

Mais qui es-tu Mattia De Sciglio ?

Alors qu’il y avait embouteillage pour occuper un poste de latéral titulaire à l’OL lors du Final 8, Rafael, Koné et Tete ont finalement quitté le navire lors du mercato à rallonge de l’automne 2020. Même si l’OL dispute cette année sa première saison sans Coupe d’Europe depuis 1997, Rudi Garcia a finalement jugé le nombre de latéraux à sa disposition trop juste pour tenir l’année entière. Il a donc demandé à Juninho de finaliser sur le gong l’arrivée en prêt de Mattia De Sciglio, capable de jouer sur les deux côtés. Planète Lyon fait les présentations.

De “nouveau Maldini”…

Lorsqu’il tape dans l’œil de Massimiliano Allegri en 2011, Mattia De Sciglio intègre un effectif de vieux briscards à la trentaine bien tassée (Nesta, Seedorf, Abbiati, Gattuso, Van Bommel…). Les tifosi du Milan AC voient donc en l’arrière latéral une pépite capable d’incarner le renouveau devenu urgent chez les Rossoneri. Milanais de naissance ayant intégré les poussins du clubs dès l’âge de 10 ans, latéral gauche : les supporters milanais en sont persuadés, le successeur de l’illustre Paolo Maldini se profile devant leurs yeux. De Sciglio considère d’ailleurs “Coeur de dragon” (surnom donné par les supporters milanais à Maldini) comme son modèle, et ce dernier n’avait pas hésité à adouber MDS :  « J’aime le voir jouer, j’aime comment il offre des solutions et comment il se déplace sur l’aile. Il est polyvalent et peut jouer aussi bien à gauche qu’à droite. Physiquement, il peut encore s’améliorer, mais moi aussi, à son âge, je n’étais pas encore au top, et je devais encore grandir. » s’emballait l’ancien capitaine du Grand Milan.

Dès l’été suivant, De Sciglio obtient sa première convocation (sans jouer) pour l’équipe d’Italie. L’essai est finalement transformé en mars 2013, lors d’un match amical disputé face au Brésil (2-2). Cette saison 2012-2013 semble donc être celle de la consécration pour celui qui est devenu titulaire indiscutable à Milan (27 matchs de championnat) et qui la termine auréolé du titre de meilleur latéral gauche de Série A. Mattia De Sciglio a alors 21 ans et un avenir doré lui semble promis. Il ne le sait pas encore, mais c’est en réalité la meilleure période de sa carrière qui touche déjà à sa fin.

… A banni

A partir de la saison 2013-2014, les problèmes collectifs et individuels vont s’accumuler pour l’international aux 39 sélections. Au niveau des résultats d’abord, le Milan AC n’est plus que l’ombre de lui-même. Ne dépassant pas la 6ème place jusqu’au départ de De Sciglio en 2017, le club lombard est dans le dur, et le latéral n’arrive pas à confirmer les belles promesses entrevues à ses débuts. A ses performances jugées trop fades viennent s’ajouter des pépins physiques à répétition qui l’empêchent de tenir le rôle de leader qui lui était promis. Alors que les tifosi commencent à sérieusement s’agacer vis-à-vis de celui qui ne trouve pas d’accord pour prolonger son bail au Milan, le vase va déborder, un soir d’avril 2017, lors d’un match face à Empoli (1-2). Remplacé par Lucas Ocampos, Mattia De Sciglio est raccompagné vers son banc par une rafale de sifflets émanant de ses propres supporters. Pis, alors qu’il quitte le stade en compagnie de ses parents, il est violemment pris à partie par un supporter milanais. Son père est alors obligé de s’interposer physiquement pour séparer les deux hommes. Au-delà de ses contre-performances, les tifosi ne goûtent guère à la rumeur insistante envoyant le Lombard chez l’ennemi turinois. L’été suivant, leurs craintes vont devenir réalité.

Le chouchou d’Allegri et de l’infirmerie

Devenu entraîneur de la Juventus de Turin depuis 2014, Massimiliano Allegri souhaite à tout prix rapatrier son poulain du côté de la capitale du Piémont. Cette volonté est assouvie à l’été 2017 contre 12 petits millions d’euros. A Turin et aux côtés de son mentor, l’ancien Milanais retrouve petit à petit cette confiance qui s’était totalement brisée en Lombardie (proche de la dépression, il avait même engagé un coach mental personnel). Les sensations reviennent mais, son corps continue à céder trop régulièrement. S’il a pu marquer à la Juve l’unique but de sa carrière (face à Crotone, 3-0), ses blessures l’empêchent toujours de s’installer durablement au sein du onze turinois. Le départ d’Allegri en 2019 va marquer le début de la fin de l’aventure turinoise du latéral, le nouveau coach Maurizio Sarri ne lui faisant que très peu confiance (9 apparitions seulement en Série A lors de la saison 2019-2020).

D’ailleurs, c’est au cours de cette même saison que la Ligue 1 a commencé à s’intéresser à De Sciglio. Au mercato d’hiver 2019, les négociations entre la Juventus et le Paris Saint-Germain concernant un échange contre Layvin Kurzawa sont très avancées. Si les deux clubs tombent d’accord, le transfert capote en raison d’un refus catégorique de De Sciglio : il est heureux en Italie et n’a nullement l’intention de rallier la capitale française.

Lyon ou la dernière chance de se relancer

Alors, pourquoi a-t-il accepté le challenge lyonnais quelques mois plus tard, sans coupe d’Europe à jouer qui plus est ? La réponse se trouve notamment du côté du banc de touche de l’OL. «Je sentais qu’ils me voulaient vraiment et je voulais vivre une expérience à l’étranger. Garcia me connaît, il sait que je peux aussi jouer à gauche. Lyon est un club important, avec de jeunes joueurs très forts, comme Cherki, Aouar, Caqueret. Nous voulons revenir en Ligue des Champions » confiait un De Sciglio motivé à la Gazzetta dello Sport il y a quelques jours. Entraîneur de l’AS Roma de 2013 à 2016, le coach lyonnais a donc su trouver les mots pour convaincre le natif de Milan. Avec ce latéral polyvalent capable d’occuper les deux ailes, l’OL s’est offert un renfort de choix. Si son corps l’épargne, il apportera aux lyonnais une expérience précieuse, notamment dans les matchs au cours desquels l’OL sera dominé. En effet, sa principale qualité est la propreté de ses interventions et sa capacité à rester debout lorsqu’il défend. Pour lui, c’est également une chance unique de retrouver la Squadra Azzura à quelques mois de l’Euro 2021.

En revanche, un échec à l’OL signerait la fin des espoirs qu’il a pu susciter : l’ex-nouveau Maldini a déjà 28 ans.

Crédit photo : Damien LG

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