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Histoire

Gerland, et si c’était mieux avant ?

Le Ninkasi d’avant-match… Longer les Kebabs pour rejoindre la fourmilière se dirigeant vers les quatre tribunes distinctes que sont Jean Bouin, Jean Jaurès, les virages Sud et Nord… Plus que quelques marches avant d’apercevoir la pelouse puis, enfin cette sensation d’être chez soi, au stade de Gerland : ah ! Nostalgie quand tu nous tiens !

Lors du début de la crise du Covid, quand certains médias lançaient la rumeur d’un retour à Gerland pour finir le championnat durant l’été afin de ne pas modifier la programmation du Groupama Stadium, un grand nombre de supporters ont dû, sourires en coin, rêver d’un retour au bercail inespéré.

L’occasion d’abord de retrouver certains avantages liés à la localisation et à son accessibilité : en métro ou en voiture, les supporters avaient pour la majorité plus de facilité à rejoindre leur antre à l’époque Gerland. Mais plus que cela, cela aurait été une occasion unique de se remémorer les plus belles heures de ce stade mythique : de Cavégoal au roi Juni, en passant par Sonny, ce sont autant de délicieux souvenirs qui sont associés à Gerland. Pour une certaine génération de Gones ayant eu leurs premiers émois sportifs au début des années 2000, on ne se déplaçait pas à Gerland pour savoir si l’OL allait gagner, mais plutôt pour savoir sur quel score ils allaient le faire.

Un départ inéluctable

Alors, quitter le stade du 7ème arrondissement, avec cet OL sur le déclin en 2016, fut pour beaucoup un crève-cœur et emporta avec lui cette période faste. Si Tony la mascotte n’agitait plus son immense drapeau avant le match depuis bien longtemps, une page était définitivement tournée. Il y eut certes au départ un relatif mécontentement des supporters pour le projet du nouveau stade, avec des banderoles telles que « Ni Décines ni Pusignan, Gerland ! » qui ont fleuri dans les virages mais, très vite, tout le monde a compris que cette nouvelle étape était indispensable pour l’avenir financier du club. Une sorte de passage obligatoire dans ce foot moderne pour lequel ce type de stratégie financière est vitale. Les recettes “billetterie” se sont, dès cette première année 2016 multipliées par 3, sans compter les évènements externes que cette nouvelle enceinte a permis d’organiser. Les revenus « match day » ont également explosé de plus de 154%, passant de 11 millions d’euros à 28. La nouvelle jauge située aux alentours des 60 000 places correspond également bien mieux aux ambitions de son président, comparé à Gerland et sa modeste capacité de 42 000 places.

Gerland, des moments magiques

Mais s’il fallait retenir qu’une soirée à Gerland, laquelle choisiriez-vous ? Bon nombre d’entre vous évoqueraient sans doute le Lyon-Lens (3-1), un soir de mai 2002 (sacrant l’OL pour la première fois de son histoire), ou encore certaines soirées de Ligue des Champions au cours desquelles l’OL a ébloui l’Europe. D’autres mentionneraient certainement des souvenirs plus intimistes comme ce Lyon-Bruges et le fabuleux triplé de « Sonny Goal » (3-0). Nous pourrions encore évoquer longuement les nombreux exploits des Gones dans leur stade historique devant des tribunes en fusion, comme la réception de Bologne (2-0), dans ce stade qui a depuis épousé l’Histoire et les couleurs du LOU Rugby.

Une légende à écrire…

Soyons tout de même honnêtes : le Groupama Stadium est une très belle réussite. Le stade est magnifique, les services associés sont de grande qualité… Malgré tout, il n’a ni le parfum ni l’âme que pouvait avoir notre historique stade de Gerland. L’enceinte de Décines est plus austère, moins familiale et humaine. L’Olympique lyonnais est entré dans l’ère moderne, et peut depuis tenter de rivaliser avec les plus grands clubs européens. Alors oui, les supporters poussent toujours leur équipe… Oui, certains soirs de Ligue des Champions ou de derby, on l’entend aussi gronder de plaisir… Mais le Groupama Stadium n’a pour le moment pas fait oublier Gerland. Et ce n’est pas le complexe de loisirs qui se construit petit à petit qui changera a priori la donne. Ce sont le temps et les futurs exploits de l’OL qui permettront à cette enceinte de d’entrer définitivement dans le cœur des lyonnais. Il ne s’agit ni de ressasser le passé ni même de maudire le présent, mais seulement de ne jamais oublier qu’un jour, il y a eu Gerland !

Crédit photo : Damien LG
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