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Histoire

Benoît Pedretti : « C’était insupportable de rencontrer Valbuena sur le terrain »

Benoît Pedretti a joué une saison à l’Olympique lyonnais, en 2005-2006. L’ancien milieu de terrain international - 22 sélections chez les Bleus - passé aussi notamment par Sochaux, Marseille ou Lille, parle des joueurs les plus marquants rencontrés durant sa carrière professionnelle.

Le coéquipier qui vous a le plus impressionné ?

Benoit Pedretti : Eden Hazard au LOSC. A l’époque il était très jeune et possédait déjà une certaine maturité. Il pouvait éliminer n’importe qui, n’importe quand. C’était déjà un très grand joueur. Un attaquant de très, très haut niveau capable de gagner un match à lui tout seul. En termes de dribbles, de capacité de percussion et d’élimination, c’était vraiment le meilleur. A l’OL, ce serait “Juni” (Juninho), car on l’attendait à chaque match et il était toujours décisif : il marquait des coups-francs, se montrait toujours bon dans le jeu, se comportait comme le leader de l’équipe…

L’adversaire le plus fort ?

Michael Essien. Il avait tout : puissance, rapidité, bonne technique, agressivité sur le porteur de balle adverse… Face à lui au milieu de terrain, vous saviez que vous n’alliez pas passer un bon moment. C’était un joueur super difficile à rencontrer.

Le joueur le plus méchant  ?

Mahamadou Diarra. Il avait un gros impact physique et pouvait faire mal. Cependant, même s’il était dur, c’était dans le bon sens du terme. Alors que le milieu argentin de Lille Fernando D’Amico, lui, était beaucoup plus vicieux : il donnait des coups dans le dos de l’arbitre, des coups de coude… D’Amico, c’était l’Amérique du Sud, le joueur malin qui cherche plus à faire mal en dehors du jeu.

Le joueur le plus drôle ?

Eric Abidal, à Lyon. (Rires) Heureux en permanence, toujours à faire des conneries, des imitations, à se déguiser, danser… Il mettait une ambiance extraordinaire et ne s’arrêtait jamais. On rigolait tout le temps grâce à lui. C’était vraiment un mec top dans un vestiaire.

Le plus grand simulateur ?

Valbuena ! Ça vient rapidement, hein ! (Rires) Il était assez truqueur. Dès qu’on le touchait, il tombait, plongeait, en rajoutait… C’est un très grand joueur qui a réussi des performances exceptionnelles en équipe de France, avec Marseille ou Lyon mais sur le terrain c’était insupportable de le rencontrer.

Votre meilleur souvenir avec l’OL ?

Lorsqu’on a joué à domicile contre Saint-Etienne et qu’on gagne 4-0, j’ai la chance de marquer le dernier but ce jour-là. (1) C’était un grand moment, on venait d’être champion et c’était la fête. Malgré mon peu de temps de jeu cette saison-là, j’ai eu la chance de rentrer et de marquer dans un derby.

Votre pire souvenir avec l’OL ?

Perdre la Ligue des champions en quart de finale à Milan en 2006. On était encore à 1-1 à la 87ème et qualifié puis on prend deux buts et on est éliminé. Hyper frustrant car on aurait pu remporter la compétition cette année-là.

Propos recueillis par Elliot Rogliardo

(1) Le 30 avril 2006, l’OL écrase l’ASSE 4-0 à Gerland grâce à des buts de David Hellebuyck (csc), Fred, Juninho et Benoît Pedretti. Les Lyonnais avaient notamment fait sensation en jouant avec les cheveux colorés.

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« A l’OL, tout restait en interne »

Actuellement entraîneur adjoint à Nancy, Benoît Pedretti avait préféré signer à l’OM en 2004 alors que l’OL, pourtant champion de France en titre, le voulait. Il viendra finalement à Lyon un an plus tard. Il compare les deux clubs rivaux.

« On me demande souvent de comparer mon expérience dans les deux Olympiques, Marseille et Lyon. La différence principale, c’est l’environnement des deux clubs. Deux exemples vécus lors d’entraînements sont symptomatiques. Ainsi, à Marseille, un jour, on nous avait fourni des montres munies de GPS pour calculer notre rythme cardiaque. Du coup, de temps en temps, chacun regardait sa montre. Sauf que les journalistes ont écrit le lendemain que les joueurs s’ennuyaient car on regardait nos montres ! A l’inverse, à Lyon un an plus tard, toujours à l’entraînement, John Carew et Gérard Houllier ont une altercation et s’insultent en anglais. Carew quitte alors l’entraînement, énervé. Beaucoup de journalistes ont assisté à la scène au bord du terrain mais le lendemain dans les journaux : aucune ligne. Ça arrive qu’un coach se prenne la tête avec un joueur, ce n’est pas grave même si ça monte un peu dans les tours… Je pense que le président Aulas et Bernard Lacombe, qui connait beaucoup de monde, avait su minimiser l’événement. C’est la différence entre les deux clubs. A l’OL, c’était structuré, on savait verrouiller la communication et tout restait en interne. Un fonctionnement vachement plaisant pour les joueurs, qui ne se sentent pas épiés en permanence. Tandis qu’à l’OM, c’était plus folklorique. Là-bas, on en faisait des tonnes pour un rien. Du coup, pour un footballeur, la vie est beaucoup plus calme à Lyon qu’à Marseille. »

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