L’OL de retour aux affaires
Porté par un Memphis revanchard et clairement au-dessus du lot, l’OL a répondu présent face à Guingamp samedi après-midi, et profite ainsi des contre-performances combinées de Lille et Montpellier pour se replacer confortablement au pied du podium. Moment d’accalmie pour les joueurs et le staff lyonnais…

Il y a de quoi être positif. Quand on observe le naufrage général des équipes françaises en coupe d’Europe cette année, on se dit que supporter l’OL, c’est quand même pas si mal. Seule formation de l’Hexagone encore invaincue sur la scène continentale, l’OL subit depuis plusieurs semaines une tempête de critiques. Bien souvent, à juste titre. Mais depuis deux matchs, Lyon montre globalement plus d’allant et d’envie. Pas verni en milieu de semaine contre Hoffenheim, Lyon a surtout échoué mentalement dans cette joute européenne. Et quand il y a souci psychologique, il faut savoir tendre l’oreille pour écouter, tendre la main pour rassurer, et tordre le cou aux détracteurs. Pour avancer. Alors cette fois, on va surtout retenir ce qui a été bien fait.
L’impasse de la première mi-temps
Bon ok, tout n’avait pas si bien commencé hier après-midi pour l’Olympique lyonnais. L’air breton sans doute… Pendant les 45 premières minutes, l’OL n’y était pas. Du tout. C’est bien connu, Lyon met du temps avant de rentrer dans ses matchs. Postulat vérifié une nouvelle fois au Roudourou. Sur le même ton que le Lyon-Bordeaux de la semaine passée, la première mi-temps lyonnaise fut désastreuse et doit s’effacer de toutes les têtes. Remplie de doutes et d’impostures individuelles, elle permit juste de rappeler que Morel et Marcelo vivent des temps compliqués derrière et que Lucas Tousart n’est pas toujours adroit avec le ballon. Mené au score, Lyon retourne aux vestiaires abasourdi et doit montrer autre chose s’il veut éviter une nouvelle déconvenue contre la lanterne rouge de Ligue 1.
Dès la reprise, on sent que les intentions lyonnaises sont toutes autres. La nonchalance disparaît, les efforts sont fournis et les joueurs sont concernés. On imagine aisément qu’ils ont dû passer un sale quart d’heure avec Bruno Genesio durant la pause. Sans surprise, le jeu lyonnais gagne rapidement en fluidité et en spontanéité. Ndombele est remplacé. Grognon comme jamais, il laisse éclaté sa frustration sur le banc de touche et s’emmitoufle dans sa parka. Surprenant. Côté terrain, le rapport de force s’inverse totalement et l’OL noie l’ambition comptable guingampaise. Lyon déroule et dicte sa loi.
Le sens de la fête selon Depay
A commencer par l’inégalable Memphis. Injustement sifflé à sa sortie contre Hoffenheim –même s’il payait surtout ses récentes sorties médiatiques un peu limites -, Depay est le symbole de la furia lyonnaise. Altruiste et concerné, il est impliqué sur les 4 buts lyonnais, claquant un doublé merveilleux et signant deux passes décisives délicieuses. Du grand art. Un enroulé filet opposé, d’abord, après une belle combinaison amorcée avec Aouar – l’autre homme du match et premier buteur du soir -, témoigne d’une belle complicité entre les deux leaders techniques offensifs actuels de l’OL. Un coup-franc supersonique, ensuite, qui a littéralement éteint l’enceinte guingampaise, sidérée. Dans un silence de cathédrale, Depay peut laisser échapper un sourire espiègle, laissant aux supporters bretons le soin de reconnaître en silence et respectueusement la suprématie sportive de ce joueur décidément hors norme.
L’énigme Dembele
Si Depay a éclaboussé la rencontre de son talent, son autre compère d’attaque du soir à quant à lui bu le bouillon et ne rassure pas. En effet, Moussa Dembele s’est surtout illustré par sa maladresse et des tentatives de débordements… directement en sortie de but. Il avait du Tony Vairelles dans ses pieds hier, et la référence ne concerne pas sa période lensoise. Mais où est donc passé le « Dembelition » de Glasgow ? Allez, ça va venir !
Autre inquiétude, peut-être plus profonde encore : Martin Terrier. Malgré toute la volonté du monde, il n’est impliqué sur aucun des 4 buts lyonnais en dépit d’une entrée en jeu plutôt prématurée en début de seconde période.
Avec cette avalanche de déceptions offensives (auxquelles peut se rajouter l’inconstant Bertrand Traoré, absent du groupe), quelqu’un pourrait rapidement profiter de la situation et se voir offrir dans un avenir proche un temps de jeu plus acceptable : un individu bien connu de nos services de renseignements, monsieur Maxwel Cornet, buteur sur son deuxième ballon hier, et qui agace déjà avec une célébration de but un peu démesurée et hors de propos. De l’humilité, que diable !
La preuve, en tout cas qu’il suffit de vouloir jouer pour avoir des résultats. En Ligue 1 en tout cas.