Une Brèche sur la gauche
Jérémie Bréchet (38 ans) vient d'annoncer qu'il arrêtera sa carrière à la fin de la saison. Hommage.

“Toi et moi savons que je resterai à tes côtés d’une manière ou d’une autre”. Ce lundi, sur Twitter, Jérémie Bréchet (38 ans) a fait le choix de s’adresser directement au football, en lui rappelant les émotions extrêmes qu’il lui a fait connaître, pour annoncer son intention de raccrocher les crampons à l’issue de cette saison 2017-2018. Les supporters lyonnais ont forcément ressenti un pincement au cœur en apprenant cette nouvelle, même si le défenseur a quitté l’OL il y a quinze ans déjà : ils ont perdu le dernier représentant en activité de la victoire historique face à Monaco lors de la finale de la Coupe de la Ligue de 2001 (2-1 ap).
Un gone, un vrai
Né à Lyon en 1979, la Brèche est un gone pur jus. Il intègre le centre de formation de l’OL à 13 ans en étant déjà pleinement imprégné de la culture lyonnaise. Bien qu’il ait raflé la plupart des compétitions nationales de chaque catégorie d’âge, il confiait au Libéro Lyon en décembre 2014 ne pas avoir oublié qu’il lui en manquait une : « c’est le championnat moins de 17. On l’a perdu aux penaltys… contre Saint-Étienne. ». Juste une donc, car Bréchet fait également partie de la dernière génération lyonnaise à avoir remporté la Coupe Gambardella en 1997 (face à Montpellier, 1-1 puis 5-4 aux TAB). « Même si c’est en jeunes, on s’en rappelle toujours. Et on nous rappelle toujours qu’on l’a gagnée ! Quand on me demande mon palmarès, je ne l’oublie pas, c’est sûr. ». Dans la continuité de ce beau parcours junior, celui qui a dû attendre ses 28 ans pour marquer son premier but en pro (avec Sochaux) va également faire partie des tauliers au début de la domination lyonnaise des années 2000.
Aux origines de l’hégémonie lyonnaise
En août 1998, l’OL lui offre son premier contrat professionnel. Alors entraîneur, Bernard Lacombe ne mettra qu’un mois pour le lancer dans le grand bain lors d’un match face à Sochaux (2-1 pour l’OL). « Cette saison-là, je faisais quelques matchs, je redescendais en CFA, je revenais, etc. Le truc, c’est qu’on était trois avec Christophe Delmotte et Serge Blanc. Et Lacombe avait une technique de turn-over : celui qui jouait et qui était bon, il restait. Dès que t’étais pas bon, tu sortais. ». Affichant tout de même une quinzaine de (bouts de) matchs à l’issue de chacune de ses deux premières saisons en pro, c’est l’arrivée de Jacques Santini à la tête de l’OL qui va accélérer la carrière de l’international français (3 sélections).
Avec 50 matchs toutes compétitions confondues pour la première saison comme entraîneur de l’OL de l’ancien sélectionneur de l’Équipe de France, la Brèche fait partie des piliers de Santini et il est de tous les moments historiques qui ont marqué cette saison 2000-2001. C’est avec le costume de titulaire qu’il voit par exemple Sydney Govou crucifier à deux reprises Oliver Kahn un soir de mars 2001 (3-0 pour l’OL face au Bayern Munich). Il est également titulaire (et non remplacé) deux mois plus tard, face à Monaco (2-1 ap), pour aider son club formateur à empocher au forceps une coupe de la Ligue qui constituera le point de départ d’une ère incroyable pour le club de Jean-Michel Aulas. Les deux années suivantes, il contribue tout autant aux deux premiers titres de l’histoire de l’OL, même s’il commence à se lasser d’être utilisé à un poste qu’il ne considère pas être le sien…
Un latéral qui voulait jouer au centre
« Je me rends compte depuis un moment qu’arrière gauche, c’est pas mon poste. En Espoirs, je jouais dans l’axe, ça se passait bien, et je veux m’y fixer. Je vais voir Le Guen et je lui dis. Dans l’axe, il y avait Edmilson, Caçapa, Laville, Müller. » expliquait l’ancien joueur de Sochaux au Libéro Lyon. Même s’il n’est pas poussé dehors par son club formateur, Bréchet décide d’aller voir à Milan si l’herbe est plus verte. Même si l’expérience en question vire au fiasco (il est utilisé latéral gauche puis plus utilisé du tout !), celui qui connaîtra le sommet de sa carrière au PSV Eindhoven (2008-2009) aura tout de même visité quatre pays au cours de sa carrière et aura même eu le temps de se faire un palmarès international (vainqueur de la Coupe des Confédérations 2001).
Ce n’est qu’un au revoir la Brèche !
Comme le laissait entendre son annonce sur Twitter, Bréchet ne devrait pas quitter le football pour autant. En 2014, il expliquait à notre confrère vouloir replonger dès la fin de sa carrière en finissant de passer ses diplômes et ainsi pouvoir prendre les rênes d’une équipe le plus rapidement.
On se dit à bientôt la Brèche !